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Si tu es perdu, je te conseille d'aller au premier chapitre du roman, qui est tout à la fin, ici.


mercredi 8 juillet 2015

Josselin part1 - De l'autre côté du miroir


♫ Castlevania Symphony of the Night ~ Requiem for the Gods
   Josselin 1


   Le premier souvenir qui lui vint fut celui de la soirée de ses 25 ans. Il avait prit une sacrée cuite ce soir-là, et le lendemain avait été l'un des plus douloureux qu'il n'avait jamais eu à vivre. Le mal de crâne, la nausée, l'engourdissement, tous ces instants tournaient autour de lui en boucle, si bien qu'il avait l'impression de revivre ce réveil encore et encore. Voilà pourquoi ouvrir les yeux lui était si difficile. Pourtant, une fois passé ce cap, Josselin se rendit compte qu'il ne se trouvait pas dans son lit, ni sur un autre meuble, ni sur le plancher lisse et poisseux de son appartement.
    Un sol dur et froid s'étendait derrière son dos, et une atmosphère humide entourait l'air environnant. Sous le coup de la surprise, Josselin se redressa et regarda tout autour de lui. Il se trouvait dans une pièce nue, d'une taille modeste. Un tableau était couché sur le côté, représentant une jeune femme enceinte au visage malheureux. Il n'en était qu'un parmi d'autres, recouverts de draps poussiéreux et grisés, accolés contre le mur. De l'autre côté de la pièce, deux fauteuils gisaient, également couverts de tissus qui tombaient semblables à des toiles d'araignée.
    Oh putain, je suis où là ?
   
S'il avait bien pris une cuite la veille, le décor lui aurait semblé presque logique. La perte de repères et de ses sens représentait un symptôme classique de la possession d'amis à l'humour particulier lors d'un vingt-cinquième anniversaire.
   
Mais qu'est-ce que je raconte... Rien ne justifie que je me réveille à un endroit complètement inconnu.
   
A ce moment-là, il aurait préféré se rendormir. Cependant, il ressentit une violente envie de vomir qui le prit aux tripes et le fit basculer. Il se retint de tomber au sol et déglutit tout ce que pouvait contenir son estomac à cet instant, c'est-à-dire pas grand-chose en réalité.
   
Il faut que je me souvienne.
   
La régurgitation lui remit les idées en place, aussi Josselin s'écarta de la flaque de liquide brunâtre pour tenter de se lever. Il devait essayer de se souvenir, car quelque part dans sa tête était retenue la clé de sa mémoire. Il ne se trouvait pas là par hasard. Le souvenir de sa fête d'anniversaire n'était qu'un dysfonctionnement dû à son état, sans doute la raison même de sa présence ici.
    Tout en époussetant son pantalon et son pull recouverts d'une fine couche de poussière, il se rappela n'être pas venu seul. Ses mains s'activèrent pour trouver une trace de quelque objet utile dans ses poches ou coincé entre deux parties de son corps. Fermer les yeux l'aidait même à visualiser ce qu'aurait pu être son équipement en venant ici. Plus il y pensait et plus tout devenait clair dans son esprit. Il ne savait toujours pas où il avait atterri, ni pourquoi, mais rien n'était dû au hasard.
   
J'avais des notes dans mon carnet... Malheureusement, il semblerait que je l'ai égaré. Il a sûrement dû se transporter à un autre endroit. C'est plutôt ennuyeux !
   
Josselin soupira, abattu. Il était peut-être temps de s'intéresser à son emplacement, car la pièce ici-présente ne lui offrait pas vraiment de possibilité de deviner. La lumière ténue provenait bien d'une fenêtre, mais celle-ci gisait sous une dizaine de planches en bois clouées par-dessus. Josselin s'approcha pour en tester la solidité, puis il fut certain de ne pas pouvoir les en retirer. Il se contraint donc à s'aventurer à l'extérieur.
    Au moment d'appuyer sur la poignée, il fut parcourut d'un frisson incontrôlable qui fit s'entrechoquer tous les os de son corps. Un courant d'air lui glaça le sang. Josselin se retourna, mais n'aperçut rien de plus que ce qu'il avait pu observer plus tôt.
   
Cet endroit ne me dit rien qui vaille.
   
Il déglutit et prit son courage à deux mains.
    La porte s'ouvrit sans aucune difficulté et dévoila un long couloir. D'un bout de celui trônait un miroir ovale tandis que l'autre côté partait en direction d'une nouvelle pièce. Un tapis pour le moins vieux et décrépi se déroulait sur toute sa longueur, prêt à avaler les passants qui le piétineraient. Mise à part la pièce d'où sortait Josselin, trois autres portes fermées était incrustées dans le mur. L'oreille aux aguets, Josselin tentait de distinguer quelque chose de familier, ou de dangereux. Mais le silence demeurait, pesant. Malgré l'absence de lumière artificielle, l'intérieur était suffisamment visible, comme si ceux qui avaient bouclé les fenêtres avaient voulu maintenir une source de luminosité.
   
En plus, on doit être en pleine journée. Combien de temps j'ai dormi ? Il ne doit sûrement pas y avoir d'horloge qui marche dans cette vieille maison...
   
Refermant la porte derrière lui, Josselin s'avança en direction du miroir. Tout lui indiquait de ne pas s'en approcher, et c'était bien pour cette raison qu'il se força à aller le voir. Ce bout de couloir s'obscurcissait, mais un reflet brillait tout de même dans la glace ternie. Encore une fois, arrivé à un mètre de son objectif, Josselin émit une hésitation.
   
Cet endroit est horrible, je ne devrais pas rester là. Il faut que je retrouve mon carnet !
   
Essuyant une goutte de sueur froide coulant le long de son cou, Josselin se plaça devant le miroir. Il était en effet complètement poussiéreux et opaque, rendant difficile la vision de son reflet. Il arrivait néanmoins à rendre une image respectable du visage du visiteur. Rien à signaler de ce côté-là, mise à part une barbe à peine naissante qui indiquait le manque de rasage du matin. Puis soudain, cette vision devint plus floue. Josselin toucha le miroir pour le nettoyer, mais c'était sa vue qui se brouillait. La mémoire devait sûrement lui revenir, et plus que ça, cet endroit le déstabilisait. Il se tint au mur le temps de reprendre son équilibre, et il releva la tête pour revoir son reflet. Cette fois-ci, le miroir était propre, fraichement nettoyé, et Josselin s'y voyait parfaitement.
    Alors enfin, il se souvint de certaines choses.



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