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Ceci est un blog-roman.
Si tu es perdu, je te conseille d'aller au premier chapitre du roman, qui est tout à la fin, ici.


vendredi 31 juillet 2015

Josselin part3 - La créature


♫ Castlevania Symphony of the Night
~ Door of Holy Spirits


   Josselin 3


    Après s'être allègrement charcuté la nuque, Josselin ramena sa main devant ses yeux, avec un petit objet recouvert de sang et de lambeaux de peau. Il ressemblait à une puce et ne mesurait à peine que 2 ou 3 millimètres. Josselin lâcha l'objet à terre, tentant de reprendre ses esprits. La douleur était supportable, compte tenu de l'apaisement qu'il ressentait à ce moment précis. Les voix dans sa tête avaient disparu, ou en tout cas elles étaient très lointaines et effacées. Il était à nouveau libre de ses mouvements. En se relevant, il constata que la chambre était vide, et qu'elle avait repris un aspect sombre et froid. Cependant, le lavabo était rempli à ras bord d'eau.
    J'ai de plus en plus l'impression d'être surveillé. C'est pas très agréable...
   
Sans se demander si l'eau était propre, Josselin s'y passa les mains et nettoya la plaie qui palpitait derrière sa nuque. Heureusement, la puce se plantait quasiment à la surface de la peau, donc la blessure était superficielle.
    Il eut un frisson en se rappelant qu'il venait intentionnellement de s'ouvrir la peau avec un scalpel. Il n'aurait jamais eu le courage de faire une chose pareille en temps normal, mais tout était bien loin d'être normal en ce moment.
   
J'ai échappé bel. Un peu plus et je serais sans doute devenu fou...
    La zone était instable. Il était plus que probable que ce ne soit pas la seule dans le secteur à être comme ça. Alors pourquoi l'aurait-on envoyer ici ? Josselin commença à sentir l'embrouille. Le docteur Marsh aurait dû savoir que l'inhibiteur deviendrait incompatible avec l'environnement, mais il ne l'a pas prévenu. Il l'aurait laissé intentionnellement ?

    Ça n'a pas de sens. Il l'a juste... oublié.
Mais Josselin savait bien que c'était faux. Une opération pareille nécessitait une prudence absolue, des tests et des essais attentivement analysés... Ou bien était-il un cobaye ? Josselin avait mal à la tête. Il n'avait pas besoin de se souvenir d'où il se trouvait pour flairer les problèmes qui lui tomberaient dessus. On ne l'avait pas prévenu que tout serait aussi bizarre. Enfin, si ; mais s'il retrouvait son carnet, il irait quand même mieux.
    C'est une mission suicide. Rien de plus.
   
Malgré tout, les voix dans sa tête persistaient. Lointaines, mais présentes. Il fallait bouger avant de d'autres phénomènes se produisent. Sortant de la chambre, Josselin se mit à faire le tour des différentes pièces, prudemment. Il se passait toujours des choses anormales, et certains objets semblaient à la fois réels et fantomatiques. Bien qu'il ne croulait plus sous l'énergie psychique de l'endroit, le malaise ne quittait pas Josselin. Et si la perte de mémoire était permanente ? Il aurait dû se souvenir de plus d'éléments à présent.
   
Et si l'inhibiteur avait bugué et avait affecté ma mémoire ?
   
Il valait mieux ne pas penser à cette possibilité.
    Une fois au bout du couloir, Josselin n'avait rien appris de plus. Il s'apprêtait à ouvrir la porte du fond quand un frisson le parcourut à nouveau. Mais cette fois-ci, son odorat se réveilla sous l'impact d'une odeur nauséabonde, presque violente. Josselin porta sa main à son nez et fit une grimace de dégoût. C'était une odeur de décomposition, quelque chose d'insoutenable et d'inquiétant. Quelque chose qui rappelait la mort. Josselin se retourna et regrettait immédiatement son geste.
    A l'autre bout du couloir gisait un corps. Celui-ci se trainait avec une certaine lenteur, laissant derrière lui une trace verdâtre. Mais ce corps n'avait rien d'humain. C'était un mélange entre un humanoïde et un énorme chien. Ou plutôt un lion, compte tenu de sa taille. La truffe dépassa d'un amas de cheveux tombant raides jusqu'au sol, comme si sa crinière avait perdu toute vitalité et partait en lambeaux. Derrière son cou, tout ressemblait à un corps humain, mais à des proportions démentes.
    Josselin ne se sentit pas bien du tout. L'odeur lui donnait la nausée (et son estomac finissait pas se plaindre d'être complètement vide, ce qui n'était pas le moment) et la vision de la chose le remplit de terreur. Peut-être était-ce encore une hallucination. Peut-être était-il et n'était-il pas vraiment mort. En tout cas, la question ne se posait pas puisqu'il était devant et qu'il se trainait en sa direction. En se plaquant contre la porte, Josselin se rendit compte qu'il s'était reculé un peu trop violemment. La créature leva la tête et le regarda de ses petits yeux à moitié cachés par ses cheveux d'ange. Josselin retint son souffle et trembla. Là, c'était au-delà de tout ce qu'il pouvait accomplir. La créature se redressa, baissa la tête et découvrit ses dents. A partir de là, Josselin poussa la porte et se mit à courir. Il ne savait pas où il allait, mais il courait à perdre haleine aussi loin qu'il pouvait. Aucun moyen de savoir s'il était suivi, il n'avait aucune envie de se retourner. Dans tous les cas, l'odeur était encore bien présente dans ses narines.
    Il traversa plusieurs portes avant de ralentir et de découvrir qu'il avait continué tout droit sans jamais se détourner de sa trajectoire. Le couloir paraissait alors mesurer des kilomètres. Josselin s'arrêta devant une nouvelle porte et se retourna, les sens en alerte. La créature n'avait pas l'air de l'avoir suivi, ou bien elle était si lente qu'elle ne pouvait pas le rattraper. Josselin ne comptait pas vraiment sur cette idée. Néanmoins, il s'aperçut d'une chose troublante. De part et d'autre du couloir se dressaient des portes menant à d'autres chambres. Il s'approcha de l'une d'entre elle et se figea, le souffle court.
   A terre gisait la puce qu'il avait ôté de sa nuque quelques minutes auparavant. Il tournait en rond.
   
Ce n'est pas possible... Quel endroit à la con ! Je veux sortir d'ici maintenant, j'en ai marre... Le carnet peut aller se faire voir, je veux juste sortir d'ici !
    Josselin regarda autour de lui. La créature n'était pas là en tout cas. Il avait vraiment tourné en rond ? Ou cet endroit était-il juste un enfer ?

    Il s'avança jusqu'à la porte du couloir, respira un grand coup, puis la poussa. De l'autre côté s'étendaient des escaliers qui montaient au deuxième étage. Josselin fit quelques pas, tendant le cou pour voir où montaient les escaliers, puis se retourna, perplexe.
    Bon, on va dire que c'est normal...
    C'est en bougeant à nouveau qu'il sentit sous son pied une matière flasque et visqueuse. Une trainée verdâtre démarrait aux pieds des escaliers et suivait chaque marche jusqu'en haut. Josselin déglutit, sa volonté vacillant. Il était hors de question de continuer vers cette trace, quelle que soit la rapidité, la nature ou quoi que soit sur cette chose. Il recula avec angoisse jusqu'à tirer la porte pour revenir en arrière. Mais derrière elle il vit la créature, à moitié couchée au sol, les pattes s'agrippant par terre pour avancer du mieux qu'il pouvait, bavant sa trainée pâteuse sur son passage, les yeux vides couverts de poils. Elle émettait un léger gémissement mélangé à un grognement, et elle posa sa patte juste au pas de la porte, relevant la tête vers Josselin qui était devenu blême. Il n'attendit pas une seconde de plus et lâcha un cri en repoussant la porte aussi fort qu'il put. Il enjamba les marches de l'escalier avec panique, sans faire attention à la trace qui le ralentissait. L'important était d'arriver le plus loin possible pour fuir cette chose qui le suivait.


                                                                                              ***


   La suite arrivera assez tard puisque je pars en vacances !
   Par ailleurs, je m'excuse d'avoir mis si longtemps à reposter, je tiens assez mal mes dates butoirs. Mais c'est surtout parce que je suis en vacances, je vous assure ! A un rythme normal, je bosse vraiment !
   A bientôt donc pour de nouvelles aventures, sans doute pour le 13/14 août !


mercredi 29 juillet 2015

Chroniques du Dr Tercouëh - 24 novembre 2183

   Chroniques du Dr Tercouëh – 24 novembre 2183

    Une des plus grandes inventions de notre siècle est sans aucun doute l'inhibiteur psychique. Grâce à la découverte de l'artefact extraterrestre, le psychisme est devenue une source d'énergie. L'inhibiteur nous a simplement permis de déployer cette énergie, permettant d'utiliser des appareils par le biais de l'objet.
    Cette invention fut précédée de nombreux scandales, notamment l'affaire H en 2150 qui a dévoilé des expériences sur des sujets humains vivants. Les premiers essais étaient désastreux et provoquaient des séquelles graves et définitives sur le cerveau. Les cobayes devenaient au mieux mentalement instables, au pire des légumes. Malgré tout, ces expériences ont permis des avancées spectaculaires pour aboutir au résultat final.
    L'inhibiteur psychique n'a jamais eu pour but de modifier de manière permanente le cerveau des gens. Il n'était qu'un relai.

    Le 13 mars 2157, le professeur Clara Nehal publia une thèse soumettant l'éventualité que l'inhibiteur rendait les porteurs plus sensibles aux phénomènes paranormaux. D'après elle, les fantômes, visions d'autres mondes et autres mythes auraient été rendus visibles par le développement de notre psyché.
    Cette idée fut violemment rejetée. Puis des groupes se sont mis à se rallier à sa cause et à revendiquer une nouvelle forme de vie en communion avec les « forces obscures ». Bien sûr, rien n'a jamais été prouvé scientifiquement. L'explication la plus plausible tenait au fait que l'inhibiteur exploitait le potentiel imaginatif du cerveau, provoquant parfois des vagues hallucinations venant du cerveau de la personne.



                                                                                                                                  ♫ Final Fantasy 5 ~ Prelude

jeudi 16 juillet 2015

Josselin part2 - Les chambres vides


                                                                                                         ♫ Tarja Turunen ~ Damned and Divine


   Josselin 2


   Il s'appelait Josselin Marchant ; il avait 25 ans et travaillait dans des vignes pour une misère. Il venait d'une famille modeste et, ne faisant pas partie de l'élite, se débrouillait comme il pouvait pour vivre.
    Evidemment, la mémoire ancienne lui revenait en premier, comme pour lui indiquer qu'il n'était pas encore devenu complètement fou. Mais cette netteté dissimulait les évènements récents avec une opacité déconcertante. Il participait néanmoins bel et bien à une expérience, bien que sa réminiscence ne lui permit pas de se rappeler laquelle.
    Le Docteur Marsh s'était occupé de lui. Il a été attentif à ses craintes et il lui a expliqué comment tout était censé se passer. Josselin avait été désigné par des tests psychologiques et physiques. Apparemment, il représentait un sujet modèle pour cette expérience. Un poids très important pesait sur ses épaules.
    Josselin se tint la tête dans ses mains.
   
Il faut vraiment que je retrouve ce fichu carnet ! Rien ne veut sortir de plus de ma tête... Le docteur m'avait bien prévenu qu'il y aurait toutes sortes de problèmes mentaux qui surviendraient, mais cette perte est juste insupportable... Surtout que je sais que je fais quelque chose de très important !
   
Il désirait ardemment revenir au lendemain de sa fête, lorsqu'il ne voulait surtout pas se souvenir des évènements passés parce que le présent apportait plus de soulagement. De plus, à ce moment-là, Clémentine l'attendait avec une certaine impatience. Elle guettait son coup de téléphone sans pouvoir appeler la première ; c'en était émouvant. Josselin était un peu trop fleur bleue à son goût, mais il ne pouvait s'empêcher de rougir en imaginant une jolie jeune fille aller à sa rencontre.
    Bien sûr, il avait consciemment abandonné Clémentine pour venir ici, à ses risques et périls.
    Les autres portes du couloir restaient définitivement fermées, et peut-être valait-il mieux qu'elles le soient. La pièce au bout du couloir ressemblait à un salon, mais un très grand salon, servant à accueillir un certain nombre de personnes. Des colonnes soutenaient le plafond décoré d'une façon douteuse à la manière des peintres de la Renaissance. Des chaises disposées ça et là étaient renversées pour la plupart, comme si les gens avaient dû partir précipitamment.
    Au moment où Josselin y pénétrait, un bruit sourd retentit. Il cessa tout mouvement, les battements du cœur s'accélérant. On aurait dit qu'une masse énorme avait fait trembler les murs du bâtiment.
   
Génial, je suis tombé sur une zone instable. Totalement. C'est ce qui pouvait m'arriver de pire.
   
Dans son esprit, Josselin se rappelait que les zones instables étaient des lieux où la réalité avait été modifiée. Il pouvait s'y produire n'importe quoi, pas forcément de réel, mais impactant invariablement sur tout être vivant qui y pénétrait. En pensant à ça, son mal de crâne allait avoir du mal à disparaître.
    Josselin n'avait plus aucune raison de rester ici, si ce n'était pour retrouver son carnet. Il traversa la pièce en essayant de ne plus se laisser distraire par quoi que soit et aperçut le couloir précédent qui continuait après le grand salon. A côté, une porte ouverte amenait à un cabinet d'observation dont les vitres, donnant sur le salon, gisaient en morceaux à terre. A l'intérieur, seul un bureau rempli de paperasse était présent. En regardant rapidement, Josselin put lire des rapports parlant de patients malades. Il se trouvait vraisemblablement dans un hôpital, et à en considérer les rapports, ils traitaient de maladies psychiatriques.
   
C'est pour ça que c'est une zone instable. La réalité est fortement influencée par l'esprit des gens. Ici, elle n'a plus vraiment prise puisqu'elle est confrontée à des pensées psychotiques...
   
Au vu de l'état des lieux, il y avait déjà un certain temps que l'hôpital était désaffecté. Ce qui ne l'empêchait pas d'être encore « hanté ». Josselin s'attendait encore à voir des affichages l'aidant à comprendre la nature de l'endroit, mais la seule chose qu'il arrivait à lire partout sur les murs, c'était la consigne : « 13. L'unique exemplaire du règlement complet se trouve affiché à l'accueil. ».
   
Ca me fait une belle jambe de le savoir... Il n'y a même pas de plan nul part.
   
A moitié rassuré de savoir où il se trouvait, Josselin ressortit du cabinet et entreprit de visiter de fond en comble pour retrouver son carnet. Si cet endroit était déformé, l'extérieur ne devait pas être forcément mieux. C'était plus sûr de savoir à quoi s'attendre.
    Il se rendit vite compte qu'il marchait dans le rez-de chaussée d'un bâtiment plus grand encore. Il était passé devant un escalier qui descendait et un qui montait. Les autres pièces de l'étage, du moins celles qui étaient accessibles, ne renfermaient rien de très intéressant. Il y avait des bureaux, semblables à celui qu'il avait visité, remplis de papiers sur les patients et de fournitures usuelles mais non utiles à quoi que soit d'autre. Josselin lut d'ailleurs des états de fait plutôt étranges, comme des patients dotés de pouvoirs, des armoires où disparaissaient des objets, des grenouilles, araignées, rats ou autres animaux chimériques errant dans les couloirs... Il croisa même sur son chemin des inscriptions notées sur les murs avec ce qui semblait être du sang. « 
Le directeur n'existe pas », « Ne parlez pas aux chats », « Les élus sont envoyés à la morgue », des phrases toutes invraisemblables, mais qui prenaient une certaine logique dans ce genre d'endroit.
    La porte d'entrée du bâtiment se trouvait également sur sa route, mais elle était elle aussi recouverte de lourdes planches en bois soudées au mur. Josselin en eut des frissons, se prenant à croire qu'on l'avait enfermé et que quiconque pénétrant ici n'en ressortirait jamais. En tout cas, même si ce n'était pas sa principale préoccupation, il faudrait qu'il songe à sortir d'ici à un moment ou à un autre.
    Une fois le rez-de-chaussée fouillé, Josselin se mit en tête d'aller à l'étage. Le sous-sol ne l'inspirait pas vraiment, donc il n'était pas pressé de s'y trouver.
   
Si je pouvait même éviter d'y aller tout court, ça me soulagerait à un point...
   
Le premier étage était plus austère qu'en bas. Ici, plus de tapis vieillot, ni de miroir bizarre. Aucune décoration ni aucune autre fantaisie d'aucune sorte. L'agencement se contentait d'un unique couloir menant à des pièces alignées de chaque côté. En se rapprochant des portes ouvertes, Josselin put en déduire que les chambres appartenaient aux patients. Seuls un lit et quelques affaires y résidaient. La perspective de chercher dans des chambres où avaient élu domicile des gens fous dotés de pouvoirs ne l'enchantait guère. Il craignait d'un coup de pouvoir faire de mauvaises rencontres.
   
Allez vieux, te décourage pas maintenant. Il faut que tu te concentres, et tout ira bien.
   
Puis il fut pris d'un vertige à la vue de ce couloir aux innombrables portes. Il lui semblait qu'il se déformait et s'allongeait pour paraître mesurer des kilomètres et des kilomètres. Josselin se tint un moment au mur, les jambes flageolantes, le souffle court. Il avait l'impression de faire un malaise, le courage le quittant de plus en plus. Il n'avait aucune envie d'avancer, c'était trop dur. Pourquoi était-ce si difficile ? Il tenta de se redresser plusieurs fois, d'avancer de quelques pas, alors que la sueur froide coulait sur son front. Le bout était beaucoup trop loin. En s'appuyant sur une porte, Josselin bascula dans une des chambres avec force, s'écroulant sur le sol de la pièce. Une douce lumière chaude attira son regard. En relevant la tête, il s'aperçut que la chambre était habitée. Sur la table de chevet, à côté du lit, brillait une unique bougie. Sa flamme était belle et bien allumée et bougeait dans un rythme frénétique. Josselin se redressa rapidement, effrayé, mais la frayeur l'écrasait littéralement au sol.
   
Je ne peux plus bouger, c'est horrible ! Comment je peux faire pour résister à ça ?
    C'était un cauchemar et non la réalité, mais il ne pouvait pas se mettre cette idée dans le crâne.

    L'hôpital est désaffecté. L'hôpital est désaffecté. L'hôpital est désaffecté. L'hôpital est désaffecté. L'hôpital est désaffecté. L'hôpital est désaffecté. L'hôpital est désaffecté. L'hôpital est désaffecté.
   
Un bourdonnement bruyant passa dans son oreille pour traverser sa tête, puis des voix retentirent, des rires inquiétants. Josselin ne pouvait pas se laisser abattre. Quelque chose l'empêchait d'abandonner. Il avait l'impression d'être conditionné pour se battre.
   
Sûrement le docteur Marsh, il a dû m'implanter un truc dans la tête.
    Soudain, Josselin eut une idée. Jamais il n'aurait pu penser à ça en temps normal, mais il semblait être réellement fait pour parer à toute éventualité. La bougie luisait toujours de sa lueur macabre, et la chambre possédait un nombre d'objets incalculables. Réel ou non, Josselin se dressa sur ses bras, rampant à quatre pattes pour atteindre le lavabo. Il s'accrocha au rebord pour attraper ce qui trainait au bord, comme tout et n'importe quoi s'y trouvait. La petite fille derrière lui continuait à rire, il ne pouvait l'ignorer. Il allait peut-être mourir s'il n'agissait pas très vite. Il brassa le lavabo du bras, fit tomber une multitude de petits objets, puis ramassa une lame de scalpel. Sans plus hésiter, il leva le bras derrière lui et se planta la lame dans la nuque.
***

La suite dimanche 19 juillet !


mercredi 8 juillet 2015

Josselin part1 - De l'autre côté du miroir


♫ Castlevania Symphony of the Night ~ Requiem for the Gods
   Josselin 1


   Le premier souvenir qui lui vint fut celui de la soirée de ses 25 ans. Il avait prit une sacrée cuite ce soir-là, et le lendemain avait été l'un des plus douloureux qu'il n'avait jamais eu à vivre. Le mal de crâne, la nausée, l'engourdissement, tous ces instants tournaient autour de lui en boucle, si bien qu'il avait l'impression de revivre ce réveil encore et encore. Voilà pourquoi ouvrir les yeux lui était si difficile. Pourtant, une fois passé ce cap, Josselin se rendit compte qu'il ne se trouvait pas dans son lit, ni sur un autre meuble, ni sur le plancher lisse et poisseux de son appartement.
    Un sol dur et froid s'étendait derrière son dos, et une atmosphère humide entourait l'air environnant. Sous le coup de la surprise, Josselin se redressa et regarda tout autour de lui. Il se trouvait dans une pièce nue, d'une taille modeste. Un tableau était couché sur le côté, représentant une jeune femme enceinte au visage malheureux. Il n'en était qu'un parmi d'autres, recouverts de draps poussiéreux et grisés, accolés contre le mur. De l'autre côté de la pièce, deux fauteuils gisaient, également couverts de tissus qui tombaient semblables à des toiles d'araignée.
    Oh putain, je suis où là ?
   
S'il avait bien pris une cuite la veille, le décor lui aurait semblé presque logique. La perte de repères et de ses sens représentait un symptôme classique de la possession d'amis à l'humour particulier lors d'un vingt-cinquième anniversaire.
   
Mais qu'est-ce que je raconte... Rien ne justifie que je me réveille à un endroit complètement inconnu.
   
A ce moment-là, il aurait préféré se rendormir. Cependant, il ressentit une violente envie de vomir qui le prit aux tripes et le fit basculer. Il se retint de tomber au sol et déglutit tout ce que pouvait contenir son estomac à cet instant, c'est-à-dire pas grand-chose en réalité.
   
Il faut que je me souvienne.
   
La régurgitation lui remit les idées en place, aussi Josselin s'écarta de la flaque de liquide brunâtre pour tenter de se lever. Il devait essayer de se souvenir, car quelque part dans sa tête était retenue la clé de sa mémoire. Il ne se trouvait pas là par hasard. Le souvenir de sa fête d'anniversaire n'était qu'un dysfonctionnement dû à son état, sans doute la raison même de sa présence ici.
    Tout en époussetant son pantalon et son pull recouverts d'une fine couche de poussière, il se rappela n'être pas venu seul. Ses mains s'activèrent pour trouver une trace de quelque objet utile dans ses poches ou coincé entre deux parties de son corps. Fermer les yeux l'aidait même à visualiser ce qu'aurait pu être son équipement en venant ici. Plus il y pensait et plus tout devenait clair dans son esprit. Il ne savait toujours pas où il avait atterri, ni pourquoi, mais rien n'était dû au hasard.
   
J'avais des notes dans mon carnet... Malheureusement, il semblerait que je l'ai égaré. Il a sûrement dû se transporter à un autre endroit. C'est plutôt ennuyeux !
   
Josselin soupira, abattu. Il était peut-être temps de s'intéresser à son emplacement, car la pièce ici-présente ne lui offrait pas vraiment de possibilité de deviner. La lumière ténue provenait bien d'une fenêtre, mais celle-ci gisait sous une dizaine de planches en bois clouées par-dessus. Josselin s'approcha pour en tester la solidité, puis il fut certain de ne pas pouvoir les en retirer. Il se contraint donc à s'aventurer à l'extérieur.
    Au moment d'appuyer sur la poignée, il fut parcourut d'un frisson incontrôlable qui fit s'entrechoquer tous les os de son corps. Un courant d'air lui glaça le sang. Josselin se retourna, mais n'aperçut rien de plus que ce qu'il avait pu observer plus tôt.
   
Cet endroit ne me dit rien qui vaille.
   
Il déglutit et prit son courage à deux mains.
    La porte s'ouvrit sans aucune difficulté et dévoila un long couloir. D'un bout de celui trônait un miroir ovale tandis que l'autre côté partait en direction d'une nouvelle pièce. Un tapis pour le moins vieux et décrépi se déroulait sur toute sa longueur, prêt à avaler les passants qui le piétineraient. Mise à part la pièce d'où sortait Josselin, trois autres portes fermées était incrustées dans le mur. L'oreille aux aguets, Josselin tentait de distinguer quelque chose de familier, ou de dangereux. Mais le silence demeurait, pesant. Malgré l'absence de lumière artificielle, l'intérieur était suffisamment visible, comme si ceux qui avaient bouclé les fenêtres avaient voulu maintenir une source de luminosité.
   
En plus, on doit être en pleine journée. Combien de temps j'ai dormi ? Il ne doit sûrement pas y avoir d'horloge qui marche dans cette vieille maison...
   
Refermant la porte derrière lui, Josselin s'avança en direction du miroir. Tout lui indiquait de ne pas s'en approcher, et c'était bien pour cette raison qu'il se força à aller le voir. Ce bout de couloir s'obscurcissait, mais un reflet brillait tout de même dans la glace ternie. Encore une fois, arrivé à un mètre de son objectif, Josselin émit une hésitation.
   
Cet endroit est horrible, je ne devrais pas rester là. Il faut que je retrouve mon carnet !
   
Essuyant une goutte de sueur froide coulant le long de son cou, Josselin se plaça devant le miroir. Il était en effet complètement poussiéreux et opaque, rendant difficile la vision de son reflet. Il arrivait néanmoins à rendre une image respectable du visage du visiteur. Rien à signaler de ce côté-là, mise à part une barbe à peine naissante qui indiquait le manque de rasage du matin. Puis soudain, cette vision devint plus floue. Josselin toucha le miroir pour le nettoyer, mais c'était sa vue qui se brouillait. La mémoire devait sûrement lui revenir, et plus que ça, cet endroit le déstabilisait. Il se tint au mur le temps de reprendre son équilibre, et il releva la tête pour revoir son reflet. Cette fois-ci, le miroir était propre, fraichement nettoyé, et Josselin s'y voyait parfaitement.
    Alors enfin, il se souvint de certaines choses.



mardi 7 juillet 2015

Chronique du Dr Tercouëh - 19 novembre 2183

   Chroniques du Dr Tercouëh – 19 novembre 2183

    L'univers est semblable à une harpe aux cordes infinies. Chacune de ces cordes représente un monde, strictement parallèle à tous les autres. Celles-ci émettent des vibrations ; c'est l'indication de leur vie, de leur existence, de leur influence au sein de l'univers. Prises séparément, elles vibrent d'un son unique, personnel, mais ensemble elles créent une mélodie, comme si elles étaient dépendantes les unes des autres. Cependant, les cordes de cette harpe ne se touchent jamais. Leur vibration les fait se rapprocher d'une extrême proximité tout en restant sensiblement éloignées. En vérité, il ne faut jamais qu'elles se touchent, ou les conséquences d'une telle catastrophe pourraient être désastreuses. Si les cordes d'une harpe venaient à se toucher, elles créeraient une dissonance, gâchant amèrement la mélodie. Elles pourraient même se briser sous la pression, détruisant l'équilibre musical de la harpe. Concrètement, des mondes entrant en contact peuvent en être endommagés, voire détruits.
    Malheureusement, nous ne nous en sommes rendus compte que trop tard.
    Ces écrits sont là pour en témoigner.

    Nous, humains, sommes normalement infimes face à la grandeur de l'univers. Nous n'avons aucune influence sur son fonctionnement, nous ne sommes même pas capables de concevoir une fraction de ce qui pourrait modifier l'univers. Qu'est-ce qui fait vibrer les mondes ? Qui a conçu la harpe qui nous maintient en équilibre ? Pourquoi les cordes vibrent-elles si parfaitement qu'elles ne peuvent se toucher ?
    La religion a trouvé une solution à ces réponses : la déification. Il nous est si difficile d'imaginer que l'univers puisse se suffire à lui-même que nous avons eu besoin d'inventer un concept qui puisse le transcender.
    La harpe est donc entre les mains d'un vieil homme, maniant son œuvre depuis le début des temps jusqu'à la fin. Son but, d'après nos religions, est de faire la vie. La vie est ce qu'il y a de plus important ; elle est cette étincelle qui brille dans l'obscurité du néant. Transmettre la vie, protéger la vie et respecter la vie ; ce sont les préceptes qui nous ont été enseignés depuis des générations, à travers les épreuves des âges et les erreurs de l'humanité.

    Je suis le Docteur Tercouëh, et ma mission est de transmettre mon savoir.



♫ Final Fantasy 4 ~ Prelude

Accueil

   Bonjour à toutes et à tous !

   Ce que j'aime le plus dans la vie, c'est imaginer des trucs. Et le moyen le plus efficace que j'ai trouvé pour pouvoir concrétiser ces trucs, c'est de les écrire.
   Évidemment, n'importe qui ne s'invente pas écrivain. Ce n'est qu'avec de la rigueur, de l'imagination, et beaucoup d'auto-critique qu'on arrive à quelque chose de potable !

   Après avoir écrit un roman entier (qui prend la poussière en attendant d'être relu, relu, rerelu et rererecorrigé plusieurs fois), et après avoir entamé une centaine (au bas mot) d'idées jamais abouties, je veux essayer de faire un blog-roman.
   L'idée est de poster, sans doute hebdomadairement, le chapitre d'une histoire.

   Pourquoi procéder ainsi ?
   Déjà, c'est une histoire qui, de mon point de vue, n'est pas aboutie et qui demande beaucoup d'investissement, ce que je n'ai pas pour le moment. Donc poster des chapitres négligemment et périodiquement me permettrait de rester détendue et de chercher des idées au fur et à mesure, quitte à s'empêtrer dans des incohérences et des mauvaises passes.
   Et puis, c'est un peu comme sortir une série. Les gens (en espérant qu'il y ait des gens) lisent, réagissent sur le coup, et peuvent suivre l'évolution et l'intrigue avec la sortie des articles. Un peu comme si l'histoire était postée dans un journal.

   La longueur du contenu dépendra véritablement de ce que je peux produire et corriger en une semaine, ce qui me semble une durée convenable.

   J'ai espoir de poster une image ou deux accompagnant le texte, mais je ne vous promets rien. De la même manière, j'aimerais pouvoir vous proposer une ou deux idées d'écoute pour accompagner le texte, histoire de vous faire découvrir des musiques.

   J'ai déjà le pitch de l'histoire, j'espère en tout cas qu'elle éveillera l'intérêt. C'est un pari de ce côté-là.

   Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et d'être nombreux à être curieux !