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Si tu es perdu, je te conseille d'aller au premier chapitre du roman, qui est tout à la fin, ici.


mercredi 23 décembre 2015

Morgane et Arthur part4 - Encore un



   Morgane et Arthur 4
  
  
   Pendant plusieurs jours, ils ont traversé des forêts et croisé des sentiers sans voir personne. La plupart du temps, Morgane et Arthur ne disaient mot. Ils se tenaient par la main et avançaient d'un bon pas, marchant inexorablement presque sans s'arrêter de la journée. Ils faisaient une ou deux pauses pour manger les restes de boîtes de conserve qu'ils avaient embarqué de la dernière ville et pour boire un peu d'eau de source. La nuit, ils stoppaient leur périple et cherchaient un endroit sûr pour dormir, soit dans un arbre, soit dans un endroit caché dans la végétation.
    La cheville d'Arthur le faisait encore grimacer, mais elle lui faisait globalement moins mal. Le premier jour, Morgane avait insisté pour qu'ils marchent lentement, afin qu'il se ménage. Comme elle le tenait par la main, ils devaient forcément avancer au même rythme. Arthur n'avait donc eu rien à dire. La nuit, il s'était surpris à avoir dormi comme une souche, ayant été fatigué par la douleur et l'effort soutenu pour ne pas forcer sur cette cheville. Cependant, il avait repris la surveillance dès la nuit suivante pour ne dormir que quelques heures.
    Par chance, ce matin-là, ils croisèrent une rivière d'eau pure. Arthur testait toujours la qualité de l'eau avant de la faire boire à Morgane. Ils purent remplir leur gourde et firent une pause exceptionnelle. Le lit était encore un peu profond, malgré la chaleur. Alors qu'Arthur faisait un tour des alentours pour surveiller et chercher une habitation, Morgane retira ses chaussures et trempa le pied dans l'eau. Elle était bonne, compte tenu de la température ambiante. Morgane se sentait sale et elle avait très envie de se baigner. Otant le reste de ses vêtements, le gilet, la tunique et le pantalon, ainsi que sa culotte, elle s'engagea dans la rivière. Elle ne sentit même pas la fraicheur qui l'envahit et qui la fit frissonner. L'eau était agréable au contact de sa peau et son corps se détendit complètement. La surface arrivait à son bassin, mais elle pouvait tout de même s'enfoncer plus loin et nager quelques brasses dans le coin où ils avaient déposé leurs affaires. Elle eut envie d'appeler Arthur, mais hausser la voix n'était pas une bonne idée en pleine nature.
    Quand elle en eut assez de profiter de la rivière, Morgane s'extirpa de l'eau pour atteindre la rive. Mais soudain, comme elle levait la tête, elle aperçut un inconnu. Un homme habillé de loques, la fixant, était débout au milieu de leurs affaires. Sa barbe mal rasée et son regard effacé trahissait sa fatigue. Ce devait
juste être un vagabond qui avait besoin des affaires qui trainaient au milieu d'une clairière. Morgane se cacha les seins, oubliant que ça ne servait pas à grand-chose étant donnée sa tenue. Ses cheveux dégoulinaient autour de son visage et son corps immobilisé. Elle n'osa pas bouger, ignorant si l'homme était armé et avec quoi, et s'il était potentiellement agressif. Celui-ci continua à la regarder, l'examinant, s'arrêtant sur ses parties intimes. Et là Morgane vit ce qu'il y avait dans son regard. Cet homme devait n'avoir pas vu de femme nue depuis très longtemps, et ça le déstabilisait.
Il fit un pas vers elle, suivi d'un mouvement de recul de Morgane qui prenait peur et hésitait quant à la conduite à tenir.
    « C'est nos affaires que vous voulez ? Bégaya-t-elle en essayant d'engager le dialogue. »
    L'homme ne répondit pas tout de suite. Il tourna la tête vers les sacs et les vêtements, puis revint vers elle.
    « Il y a un homme avec moi, continua Morgane, il est armé. »
    Elle prit conscience que ses paroles avaient peu de poids, vu qu'Arthur était quelque part dans la nature et qu'elle était seule et nue.
    « Pour l'instant, j'vois que toi, p't'iote, dit finalement l'homme, de sa voix rauque. »
    Il cracha par terre, s'essuyant la bouche et s'approcha encore d'elle. Morgane tenta un pas de plus en arrière, mais son pied atteignit l'eau. La surprise la fit tourner la tête et l'homme en profita pour s'avancer encore. Il la prit brusquement au bras et l'attira contre lui, alors qu'elle tira en arrière pour s'éloigner.
    « Allez, ça fait des années que j'ai pas baisé, souffla l'homme sur son visage. Je vais pas laisser échapper une fille comme ça, et j'ai aucune raison de t'faire du mal... »
    Morgane n'hésita pas et lui envoya un coup de son poing libre. L'homme fut surpris, mais il ne lâcha pas prise pour autant. Pendant ce moment de répit, Morgane en profita pour lui donner un coup de pied au niveau de son entrejambe, ce qui eut pour effet cette fois de le faire reculer en gémissant. Elle commença à s'éloigner à grandes enjambées, cherchant quelque chose qui pourrait faire office d'arme, puis trouva une grosse pierre gisant entre les brindilles asséchées. Le temps qu'elle se penche pour l'attraper, elle fut tirée en arrière lorsque l'homme l'attrapa par les cheveux. La douleur fut foudroyante. Elle tomba à genoux, agrippant la terre pour parvenir jusqu'au caillou, mais l'homme la tirait vers lui, lui arrachant quelques dizaines de cheveux au passage.
    « Viens-là salope, tu vas r'gretter c'que t'as fait ! »
    Il tira d'un coup, la plaquant dos contre lui. D'une main, il lâcha ses cheveux pour coincer son bras derrière elle, la faisant pousser un cri furtif. De l'autre, il empoigna un de ses seins et le serra douloureusement, son souffle projeté dans son oreille. Morgane prit son courage à deux mains malgré la douleur qui l'enveloppait, elle avança sa tête et la projeta violemment en arrière, sentant le choc contre le visage de son agresseur. Celui-ci la lâcha, hurlant à la mort, autant de colère que de douleur. Morgane se jeta sur la pierre, puis elle revint vers l'homme qui se tenait le nez en grognant. Il eut à peine le temps de se tourner vers elle qu'elle le frappa de toutes ses forces à la tête, l'envoyant au sol. Elle lâcha la pierre, recula, attendant qu'il se relève. Mais il ne se releva pas.
    « Morgane !! »
    Arthur arriva en courant, affolé. Arrivant dans la scène du crime, il prit Morgane dans ses bras en la serrant fort. Celle-ci ferma les yeux et oublia sa détresse. Le corps d'Arthur était chaud, elle aurait aimé ne jamais s'en éloigner. Tout ça était beaucoup trop rude.
    « Tu es sûre que ça va ? Poursuivit Arthur. Je suis tellement désolé... J'ai suivi un mec qui nous guettait, je ne pensais pas qu'il y en avait un autre... Je suis désolé ! »
    Il continua à parler tandis qu'il l'embrassait sur tout son visage, ne lui laissant pas le répit de répondre. Puis il s'arrêta brusquement et se retourna vers l'homme à terre qui ne bougeait plus. Morgane lui tint le bras.
    « Il est sûrement mort... Je crois que j'ai frappé fort. »
    Sans l'écouter, Arthur sortit un couteau de sa poche, il se pencha vers l'homme et sans attendre, lui trancha la gorge. Morgane le regarda tristement, gênée qu'il fut obligé de faire ça. Elle alla se rhabiller, pendant qu'Arthur nettoyait son couteau plein de sang. Après quoi, il poussa le corps jusque dans la rivière.
    Morgane frotta ses membres endoloris et remit ses cheveux en place, massant son cuir chevelu. Ce n'était pas la première fois que ses cheveux étaient un handicap pour elle. Pourtant, elle les aimait, et elle savait qu'Arthur les aimait également. C'était douloureux de s'en séparer. Arrivant auprès d'elle, Arthur la serra de nouveau contre lui. Il lui murmura des mots rassurants tout en caressant ses cheveux.
« Il faut qu'on s'en aille d'ici, dit-il en soupirant.
- Oui... Tu as raison. »

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