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Si tu es perdu, je te conseille d'aller au premier chapitre du roman, qui est tout à la fin, ici.


dimanche 13 décembre 2015

Morgane et Arthur part3 - En-dessous de la voûte



   Morgane et Arthur 3


    Même la nuit, on pouvait voir ces aurores boréales s'illuminer dans le ciel bleu marine. Elles étaient comme une épée de Damoclès au dessus de nos têtes. On savait que c'était mauvais, que ça provenait de catastrophes surnaturelles, que ça avait des conséquences sur la planète et sur tous ceux qui y habitaient. Et pourtant, elles restaient belles, transcendantales, comme des bijoux collés sur la voûte céleste.
    Cachés dans un arbre, Morgane et Arthur regardaient le ciel à travers le feuillage. Ils avaient longtemps couru avant de s'arrêter et de s'installer à un endroit. Ils avaient eu la chance de tomber sur un de ces arbres géants. Ces arbres s'étaient plus ou moins adaptés à ce nouveau monde. Contrairement à beaucoup d'autres qui se mourraient et dont il ne restait qu'un squelette sec, ceux-là avaient muté et avaient grossi pour survivre à ce climat rude. La conséquence indirecte fut que ces arbres, pompant un peu plus d'énergie autour d'eux, brimaient les autres arbres qui les entouraient. Ces arbres géants se retrouvaient alors seuls autour de cadavres d'ancienne végétation. Certaines personnes avaient même fini par vouer un culte à ces entités tellement leur présence et leur solution en imposait.
    « Il faut que tu te reposes, dit Morgane à voix basse. Tu ne peux pas continuer à courir comme ça. »
    Arthur avait beau avoir fait son possible pour cacher son entorse, la distance de course qu'ils avaient parcouru avait accentué la douleur. Il souffrait et il avait eu beaucoup de mal à grimper à l'arbre, surtout dans l'obscurité.
    « Normalement, on n'aura plus à courir demain, lui répondit-il en caressant sa tête. Je pense qu'on les a semés.
    - C'est pas la question, répliqua Morgane en lui donnait sans vergogne un coup de coude. Je peux pas te laisser comme ça. Avec le pansement, ça va s'arranger, mais il faut pas que tu bouges. »
    Leur sac contenait entre autre une maigre trousse à pharmacie avec des bandages. Morgane avait pris le temps de masser puis d'enrouler la bande autour de la cheville d'Arthur. Celui-ci avait beaucoup protesté qu'il n'en avait pas besoin, mais malgré son autorité, Morgane était têtue comme une mule quand il s'agissait de s'en occuper. Parfois, elle se sentait excédée de voir qu'il prenait soin d'elle constamment sans rien accepter en retour. Elle aimait se comporter comme une enfant, mais n'acceptait pas d'être la seule qui avait besoin d'aide.
    « Je ne bougerai pas de la nuit en tout cas, sourit Arthur.
    - Et je t'interdis de rester réveillé ! Lui dit Morgane en retour. »
    De toute façon, Arthur était tellement fatigué qu'il sentait qu'il n'allait pas pouvoir garder les yeux ouverts. Il avait du mal à se laisser aller, mais s'il se retrouvait trop épuisé, il ne pourrait plus s'occuper de Morgane.
    Enlacés au milieu des branches gigantesques de l'arbre géant, ils continuèrent à regarder les étoiles. Morgane était sereine ; elle était complètement blottie contre Arthur, enveloppée par la chaleur de son corps. A ce moment-là, elle se sentait en sécurité et totalement apaisée. Elle percevait les battements de son cœur à travers sa main posée sur son torse et elle respirait son odeur qui s'imprégnait dans ses vêtements. C'était pour ces moments-là qu'elle avait envie de continuer à vivre. Pourtant, ce n'était pas gagné lorsque ce monde commença à se désagréger. Elle chassait constamment de son esprit les souvenirs de son errance sur les chemins, poursuivie par des gens qui lui voulaient du mal, préférant n'y voir qu'un passé obscur qui a cessé d'exister lorsqu'elle a rencontré Arthur. Au début, il n'était qu'un jeune homme avide de savoir, mais d'une générosité sans pareille. Il a rapidement pris Morgane sous son aile, se hissant à la maturité d'un homme de ses maigres bras. Depuis, ils ne se sont jamais quittés, liés qu'ils étaient par des liens plus forts que tout ce qui existait.
    « Arthur ?
    - Oui ?
    - Tu crois qu'on atteindra la mer un jour ?
    - J'en suis sûre. On est encore loin, mais on y arrivera.
    - Et on restera là-bas pour toujours ?
    - C'est un bon endroit où vivre je pense. La plupart des gens ne s'approchent pas de la mer, ils la craignent. Et ils ont raison, elle est dangereuse et imprévisible à présent.
    - On sera en sécurité alors ?
    - Oui, on le sera. Je te le promets. »
    Arthur baissa la tête vers le visage de Morgane. Il entoura sa joue de sa main délicatement, décalant les cheveux de son visage, puis se pencha pour déposer un baiser sur sa bouche. Morgane resserra sa main sur son t-shirt, fermant les yeux pour clore de son esprit tout ce qui les entourait. Le monde n'existait plus, ni le bruit du vent dans le feuillage, ni la lumière de la lune et celle des brèches de l'atmosphère, ni l'obscurité partielle de la nuit, ni l'écorce dure de l'arbre. Il n'y avait qu'eux.

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